mardi 30 mars 2010

Le "street-art", nouveau pop-art ?


La société de grande consommation apparue à l'époque des Trente Glorieuses a influencé une nouvelle forme d'art , plus contestataire .Le courant du Pop-Art est l'un des premiers et sans doute le plus significatif. Andy Warhol , Roy Lichteinstein, Jim Dine, Hamilton sont les pionniers de ce mouvement apparu au début des années 60.Hamilton caractérisera son oeuvre de « Populaire, éphémère, jetable, bon marché, produit en masse, spirituel, sexy, plein d’astuces, fascinant et qui rapporte gros. » Bref, une oeuvre "supermarché" .Cependant loin de vanter ce mode de vie, Warhol et les autres utilisent avec ironie les codes de la publicité,de la bande dessinée, du cinéma hollywoodien.Et ce pour nous inviter à y réfléchir .
Hamilton , 1956

De nos jours, nombreux sont les artistes a aborder le thème de la société de consommation de près ou de loin.Les premiers graffitis , au sens de signatures, apparaissent a New York dans les années 70 .Griffonés en majorités par des adolescents sans vraie conscience politiques, ils peuvent être interprétés comme la réappropriation d'un espace public dévoré par les affiches publicitaires et l'affirmation d'une individualité dans la foule des grandes cités contemporaines .

Zevs, artiste qui a pour habitude de détourner les logos des grandes marques ou des objets du mobilier urbain ,se réapproprie la ville , espace populaire , interpellant ainsi le passant sur le pouvoir des grandes multinationales et leur conséquences sur la société . Ci dessous un exemple de son action
Gras
Cette pratique n'est pas sans risque . En effet, l'artiste a évité de peu la prison ferme et 600 000 euros d'amende pour avoir collé un logo Channel sur une boutique Armani en Chine . Avant de faire dégouliner le-dit logo d'une couleur noir pétrole .Enfin Banksy, artiste en vogue de Bristol, bombarde quand a lui les murs de pochoirs cyniques, amusants ou poètiques. Son film "Exit through the gift shop"dont voici le trailer .
La encore, nombre de références a la culture populaire occidentale sont détournés .
L'artiste va même jusqu'à exposer clandestinement ses propres toiles dans les très prestigieux Museum of Modern Art, Metropolitan Museum of Art, au Brooklyn Museum, et à l’American Museum of Natural History à New York.
La culture underground rentre dans les musées en enfonçant les portes et a force de persévérance. La schizophrénie politique à ce sujet va en croissant. D'un côté on expose les taggers au Grand Palais(juillet a novembre 2009), de l'autre la justice réprime de plus en plus " les actes de vandalisme".Autre paradoxe ? En septembre 2009 Thalys invite 4 artistes a produire une fresque sur ses wagons au beau milieu de la Gare Du Nord.
Un célèbre haut lieu français de la lutte anti-graffiti, sous les yeux de la SNCF et de la police ferrovière. Ceux la même qui pourchassent et punissent lourdement les peigneurs de trains.
Thalys,15/09/2009

Le street art commence a entrer sérieusement en galleries. Selon certains, à partir du moment ou il est enfermé et que l'esprit sauvage disparait, il perd tout son intérêt. Pour d'autres, c'est une opportunité de s'exprimer en prenant le temps et sans le stress inhérent a un travail urbain.
Finalement,comme le pop-art l'a fait, cette forme d'expression populaire et mondiale influera t elle sur le long terme l'art de demain et le mode de pensée de la société ?



Sources:



Florian Schupbach


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