mardi 30 mars 2010

Voltaire ou la critique de la société du XVIIIème siècle.



Il n’a pas fallu attendre le XXème siècle pour que les artistes s’attellent à une cause telle que la critique du système actuel. François-Marie Arouet, aussi connu sous le nom de Voltaire y a dédié sa vie.

Dans son œuvre, Voltaire va dénoncer l’injustice politique et sociale, l’intolérance, la cruauté et la guerre, en utilisant toujours un ton très ironique qui lui fera connaître de nombreux déboires d’ordre juridiques, à tel point que séjourner à Paris était pour lui, selon les époques soit trop dangereux, soit tout simplement interdit. Éduqué par les jésuites sur ordre de son père, Voltaire a vite su développer son coté humoristique, qui lui donna la réputation d’ « animateur des soirées parisiennes ». Cela lui permit aussi de tisser des relations durables qui lui furent utiles par la suite.

En 1717, Voltaire alors ami avec une famille ennemie du régent Philippe d’Orléans trouve amusant de faire des rimes à propos des relations incestueuses entre le dit Régent et sa fille. Cette petite plaisanterie lui vaudra onze mois d’emprisonnement à la Bastille, où il écrira sa première pièce de théâtre : Œdipe, afin d’aller toujours plus loin dans la provocation. Contre toute attente, cette pièce sera fort appréciée et lui permettra de devenir célèbre dans le milieu du théâtre et de la littérature.
En 1726, à la comédie Française, Voltaire eut une altercation avec le Chevalier de Rohan, descendant d'une longue lignée :
"Monsieur de Voltaire, Monsieur Arouet, comment vous appelez-vous ?"
Ce à quoi Voltaire répondit :
" Voltaire ! Je commence mon nom et vous finissez le vôtre ! "
Suite à cela, le Chevalier fit en sorte que l'écrivain soit roué de coups, mais celui-ci, indigné demanda un duel contre lui. La famille de Rohan obtint finalement que Voltaire soit emprisonné à la Bastille durant deux semaines puis qu’il soit exilé. Ce triste épisode fut un réel tournant dans sa vie. C’est à partir de ce moment qu’il décida de lutter pour la réforme de la justice et de la société. Son séjour en Angleterre lui permit de rencontrer les intellectuels anglais les plus importants et de partager leurs idées, la liberté de pensée étant plus grande en Angleterre à cette époque.

En automne 1728, Voltaire est autorisé à rentrer en France pourvu qu’on ne le voie pas à la Capitale. Une fois sa situation financière assurée, il reprit son travail de littéraire. Tous les écrits de Voltaire ont pour but d’amener une réforme des structures sociales et judiciaires, la France étant mal dotée en cette époque, le roi étant au dessus des lois car roi de droit divin. Cependant, bien qu’il ne soit pas à Paris il ne fait toujours pas ce qu’il veut. En effet, au XVIIIème siècle, la censure était tout aussi présente qu’elle l’est aujourd’hui, sinon plus. En 1741, on comptait 76 Censeurs qui devaient certifier que les écrits qu’ils validaient ne remettaient pas en doute la religion, l'ordre public ou les bonnes mœurs. Un livre diffusé sans l’autorisation du censeur était systématiquement brulé par l’exécuteur public, et l’auteur ainsi que l’imprimeur mis en prison. Les choses se compliquent encore quand en 1757, un homme du nom de Damiens tenta d’assassiner Louis XV, à l’époque roi de France, qui répliqua par un édit stipulant que quiconque écrirait contre le pouvoir en place se verrait mis à mort. On arrivait à une époque critique où chaque pamphlet, chaque scène de pièce de théâtre étaient très attentivement analysées. C’est pourquoi Voltaire fut obligé d’écrire ses textes de manière anonyme. Il aurait même dénoncé certains d’entre eux afin que les censeurs soient assurés qu’il n’en était pas l’auteur.

Par ses écrits, Voltaire va procéder par sous entendus, par des pamphlets, ou dresser une hyperbole de la société française du XVIIIème siècle, et la déplacer dans une autre époque ou un autre pays, pour être compris et exposer ses valeurs sans être soumis à la censure. Cette forme de texte s’appelle le conte philosophique (Candide, ou l’optimiste ; Zadig …). Pour beaucoup, Voltaire aura été un des « philosophes des lumières », instigateurs de la révolution américaine en 1776 puis française en 1789, mais beaucoup de ses œuvres sont malheureusement encore fort comparable à la situation politico-sociale actuelle.


Pierre-Henri XAVIER

Sources :

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