mardi 30 mars 2010

Quand La Rumeur fait débat

JEUDI 25 MARS 2010

Forces de l'ordre/Gardiens de la paix :
La déontologie policière française revisitée par la fine lame du rap français le collectif La Rumeur.

Le trio très controversé La Rumeur , établit dans "La meilleure des polices" un constat grinçant des forces de polices françaises. Leur prose acérée nous emmène dans l'univers quotidien du CRS, mis à mal par les chiffres et les quotas a respecter.


Le groupe, coutumier d'altercations avec la justice et les politiques, nous peint une police pacifiste juste et pédagogue, favorisant le dialogue plutôt que la violence. On réalise très rapidement que cette chanson est un euphémisme permanent qui jongle entre réalisme et fantasme.


="Content-Type" content="text/html; charset=utf-8"> La Rumeur - La meilleure des polices - du cœur à l'outrage - 2007


http://www.youtube.com/watch?v=t7n5fKIrUUU




La meilleure des polices
ne porte pas l'uniforme
double, triple, trouble,
incolore, informe.
Elle s'immisce en tout.
Se mêle de tout.
Se ressent partout.
Central, sans bruit.
Sans rien d'écrit,
sans aucun parfum de la moindre gâchette.
Parfois même avec des talents de poète.

La meilleure des polices demeure inégalable
Dans l'art de tous nous mettre à table.
Tous en place,
tous remit en cage, doux, sage,
Sans effusion ni rage.
Aucun usage
D'aucune trique,
d'aucun bracelet
A serrure métallique.

La meilleure des polices
n'extorque pas de renseignements.
Elle ne gâche pas son temps
Des heures durant au fond d'un poste puant,
A faire couler le sang du dernier schlag,
échoué en cellule de dégrisement.

La meilleure des polices
chasse sur les terres
Du paradis sur terre
qu'elle vend clé en main,
On connait le moyen de
te procurer l'envie de Rien,
la peur de tout,
l'effroi de la joie
L'angoisse du chagrin.

La meilleure des polices
c'est tout ce qu'on t'prends,
tout ce qu'on t'laisse,
tout ce qu'on tue en toi,
tout ce qu'on t'mâche,
tout ce qu'on t'crache,

(tout ce que tu bectes
pour garder le gout
de moisir à crédit
dans un putain de trou.) X3


La meilleure des polices
c'est ton taf, ta télé,
Tes crédits,
tes anxiolytiques;
neuroleptiques,
Antidépresseurs.
Et tout ce que tu prends
Pour pleurer moins fort la nuit.

La meilleure des polices,
c'est tes sourires forcés,
C'est tes retenues sur salaire
et le découvert,
Avant la fin de la semaine.

C'est la peur de faire
Un pas, puis deux, puis trois;
parce qu'enfant,
On t'as dit que t'étais une merde
et que t'as fini Par le croire.

La meilleur des polices,
c'est tout ce qui te fait marcher droit,
avec ton propre consentement,
sans jamais montrer les crocs,
quand bien même
on te propose de t'enculer.

La meilleur des polices,
c'est quand les pauvres
savent rester à leur place,
sans besoin de les matraquer,
de leur coudre la mâchoire,
ou de les mettre au cachot.

La meilleur des polices,

c'est ce qu'on apprend de mieux
du berceau au tombeau.

(tout ce que tu bectes
pour garder le gout

de moisir à crédit
dans un putain de trou)


Ce titre, criant de vérité, soulève une fois encore le débat sur les malversations policières en France mais nous interpelle aussi sur les conditions de travail de nos gardiens de la paix.


De prévention à répression

L'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, d'abord en tant que ministre de l'intérieur (7 mai 2002 - 30 mars 2004) puis sous la présidence de la république, a marqué une hausse dans la politique de répression des délits et des fraudes, dealeurs , racailles, chauffards, la sécurité devient une priorité et envahit le paysage médiatique.
Ön remarque un manque de transparence flagrant des forces dirigeantes de la police. Rappelons également qu'elle dépend des forces armées, qui elle aussi fait usage du même principe d'opacité.

Jean Hugues Matelly (officier dans la gendarmerie nationale/chercheur au CNRS) a été récemment renvoyé par les hautes instances de la gendarmerie nationale pour ses prises de positions sur la fusion gendarmerie/police au sein du ministère de l'intérieur. Le réel instigateur de ce renvoi serai le président de la république.
Cette affaire est la preuve vivante de l'opacité du système policier, cet officier a été relaxé pour ses enquêtes internes et ses prises de positions marginales.

En matière d'abus de pouvoir, les policiers impliqués sont souvent protégés du scandale par leur hiérarchie.

On constate une augmentation du nombre de procédures judiciaires envers les forces de police (de 17 700 à 31 000 entre 1996 à 2007), ceci étant le signe plaintes liées a des abus (violences, retenues arbitraire).
Fabien Jobard, chercheur au CNRS nous confie dans un article du site internet lesinrocks.com (voir article
http://linkr.fr/eQIw) :
En cas de violence impliquant un tiers, la collecte des preuves est plus difficile".
En effet, lorsqu’un policier se trouve en état d’ébriété ou insulte un collègue, ces faits constatés par la hiérarchie sont réglés en interne.


Cet indicateur montre l'évolution du nombre de délits avec atteintes à l'intégrité physique enregistrés par la police.
On notera toutefois que les délits ne sont pas tous signalés à la police et que, de ce fait, certains cas échappent à la statistique. Dans ce contexte, ce qui est saisi par la statistique est donc étroitement lié à l'évolution de la législation. Par exemple, la violence domestique n'est poursuivie d'office que depuis avril 2004.



Source :
Police cantonale – Rapports de la police, données administratives.
Lien :
http://www.vd.ch/index.php?id=29577


Le quotidien du policier : une course au chiffre

Le renforcement de la politique sécuritaire du gouvernement Sarkozy met en déroute les fonctionnaires de police qui ne savent plus se situer en prévention et répression.
Quotidiennement , ils sont confrontés à des situations compliquées, mis à mal par leur hiérarchie, la course aux chiffres, le respect des quotas demandés, avec manques d'effectifs, de moyens, le rôle du gardien de la paix devient ambiguë lorsqu'il s'agit de reconduite à la frontière ou encore de matraquage intensif durant les manifestations.
Les plaintes des agents de police n'ont cessées d'augmentées avec la mort d'un certain nombre d'entre eux, dernier en date Jean Serge Nérin assassiné par l'ETA.
On peut affirmer que la politique du chiffre n'améliore par les conditions de travail des gendarmes et des policiers.
Malgré l'amélioration des équipement (gilet pare balles) défensifs, la mortalité dans la police inquiète lorsque l'on observe le taux de suicides :
47 en 2007, 43 en 2008 et 31 depuis le début de l'année pour un effectif de 120.000 fonctionnaires.

Dans cette vidéo, un policier témoigne sur ses conditions de travail.


source : http://www.videosdepolice.com/index.php?temoignage-d-un-policier-sur-ses-conditions-de-travail

Corentin Vervey


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