mardi 30 mars 2010

"Hurricane", lorsque la musique vient en aide à la justice.


1975, Bob Dylan sort un nouvel album, Desire. Un titre se détache du lot; longue de plus de 8min, Hurricane est la première "Protest-Song" de Dylan depuis 10 ans. Retrouvant les racines premières de son inspiration, il nous livre ici une version authentique, telle une fable, de l'affaire Rubin "Hurricane" Carter, ce boxeur noir accusé de triple homicide en 1966 alors aux portes de la gloire, en phase de devenir champion du monde poids moyen.


Son histoire, "The Story of the Hurricane" (l'ouragan), Bob Dylan la chante, décrivant les évènements et l'affaire. Celle-ci se construit par chapitres, au fur et à mesure de l'avancement de chacun des couplets se déroule l'histoire.



Site officiel de Bob Dylan et paroles de la chanson:



La Chanson (division par couplets):

  • Introduction: Patti Valentine, ou Patricia Graham dans l'affaire, découvre les cadavres. Le meurtre a eu lieu, commence "The story of the Hurricane".

  • 2nd couplet: 3 cadavres sont découverts dans le bar (le patron ainsi que 2 clients lors de l'affaire), un voleur nommé Bello se dit non responsable et s'enfuit. Patti appelle la police, la scène se déroule dans le New Jersey.

  • 3ème couplet: Pendant ce temps nous conte Dylan, Rubin Carter se trouvait en compagnie d'un couple d'amis. Sa voiture corespondant à la description du témoin potentiel Bello, celui-ci se voit arrêté. "If you're black you might as well not show up on the streets"; ici est souligné, d'après Dylan, le caractère racial de l'arrestation.

  • 4ème couplet: Interrogé par la police, Alfredo Bello et son complice Arthur Dexter Bradley disent reconnaitre la voiture. Patti Valentine approuve. Les policiers découvrent que l'une des 3 victimes n'est pas morte et l'amènent à l'hôpital.

  • 5ème couplet: A l'hôpital, on amène Rubin Carter afin que l'homme retrouvé au bar puisse l'identifier. Celui-ci déclare que ce n'est pas lui le coupable, en réalité lors des évènements l'homme déclara juste qu'il ne savait pas.

  • 6ème couplet: 4 mois plus tard, "Hurricane" Carter est de retour sur le ring en amérique du Sud. Arthur Dexter Bradley se voit appréhender par la police; celle-ci lui rapelle les évènements passés.

  • 7ème couplet: Bradley sous la menace d'emprisonnement accuse Carter, en réalité celui-ci était déjà sous les barreaux lors de son témoignage. On cite Gentlemen Jim, un boxeur blanc, ici Dylan revient sur le thème du racisme.

  • 8ème couplet: Ici on donne la parole à Carter, celui-ci se décrit comme un homme faisait juste son travail (en tant que booxeur) pour payer ses factures (fierté de l'homme). Jeté en prison, les autorités veulent briser Carter; "Where they try to turn a man into a mouse" (changer l'homme en souris, le briser).

  • 9ème couplet: Tout était joué d'avance pour Carter, les dés étaient pipés. Le jury un ramassis d'ivrognes. Même les noirs le jugèrent comme un "crazy nigger". La caractère raciste revient, le terme "nigger étant bannit aux Etats-Unis depuis la guerre de sécession. Cela ne fait aucun doute pour le jury (entièrment blanc), Rubin Carter est bien coupable des 3 meurtres et est donc condamné.

  • 10ème couplet: L'opinion est partagée, on parle ici de faux procès. Les 2 témoins principaux, Bello et Bradley, ont menti selon Dylan. Comment la vie d'un tel homme pouvait-elle être entre les mains de ceux 2 idiots chante-t-il.

  • Break: La justice n'est qu'un jeu nous dit Dylan.

  • Epilogue: Désormais les réels criminels sont libres de vivre, de porter des costumes et de boire des martinis pendant que les innocents (Carter) pourrissent dans leur cellule. Ainsi s'achève l'histoire de "Hurricane" mais l'affaire ne sera pas terminée tant que l'homme n'aura pas lavé son nom, lui qui un jour aurait pu être le champion...

Critiqué pour son inexactitude sur les faits quand à l'affaire, Bob Dylan ne réinterprètera plus cette chanson à partir de 1976. Fortement soutenu par plusieurs artistes tels que Joni Mitchell et Mohamed Ali durant son emprisonnement, Rubin Carter écrira ses mémoires afin de donner la version réelle des faits. Jusqu'à ce jour la vérité n'a pu être établie, Carter était-il réellement innocent tel Dylan le chantait? Quoi qu'il en soit l'affaire déboucha sur un non-lieu et en novembre 1985 Rubin "Hurricane" Carter fut libéré sous parole.

Elmer Tazartez



Sources:

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